Les plus de 75 ans premières sont les premières victimes en tant que piétons d’accidents de la circulation. Lorsqu’elles sont blessées ou choquées les capacités de réadaptation sont très faibles et dans de nombreux cas le retour à domicile n’est pas envisageable que le traumatisme soit physique ou uniquement psychologique. Par ailleurs, près de la moitié des piétons décédés ont plus de 65 ans.
Qu’elles aient subi ou non un accident, les seniors hésitent avec l’avancée en âge à sortir de chez elles renforçant leur isolement relationnel. Une personne sur quatre âgée de plus de 65 ans est isolée socialement. Des travaux scientifiques menés avec le CHU de Nice démontrent que la qualité de l’environnement autour du domicile et notamment une voirie adaptée et sécurisé permettent d’agir en prévention primaire de la perte d’autonomie et de l’isolement. Dans un environnement réellement ou perçu comme sécurisant, les personnes âgées sortent plus régulièrement.
Les accidents de la circulation ne sont pas une fatalité.
La prise en compte des lieux les plus accidentogènes par les collectivités et les réaménagements donnent des résultats spectaculaires : Dans le cadre de la démarche « villes amies des ainés », la municipalité de New-York a réalisé des « parcours en marchant » avec des séniors de la ville. Il s’agit de petits groupes de citoyens sillonnant les rues et les carrefours afin de repérer des difficultés. Grace à ce repérage et la bonne coordination des services, le nombre d’accidents de piétons âgés a diminué, selon les lieux, de 20 % à 60 %. C’est l’exhaustivité de leur recensement, l’identification de l’ensemble des besoins des personnes âgées, avec leur participation, qui permet l’adaptation de la ville au vieillissement (un seul passage difficile peut empêcher l’accès à un site).
L’aménagement des trottoirs est particulièrement abouti à Copenhague au Danemark. Un tiers de la surface de la ville rend possible le déplacement côte à côte des personnes handicapées, des vélos, des transports en commun et des voitures grâce à des trottoirs larges, des feux temporisés et des passages piétons surélevés qui peuvent convenir aux personnes en fauteuil roulant comme aux personnes âgées. Ces travaux d’aménagement, pensés au départ pour tout public, se révèlent bien adaptés aux besoins des personnes âgées.
On constate à travers ces deux exemples étrangers qu’une meilleure sécurisation des carrefours ont des effets bénéfiques pour l’ensemble de la population et tout particulièrement pour les aînés. Toutefois, 40% des aînés vivent dans des territoires péri-urbains quoi sont des territoires où l’on rencontre le plus de ruptures : interruption de trottoirs, carrefours non protégés, éclairage public inadapté ou inexistant…. Il ne faut pas considérer le piéton comme étant uniquement urbain. Il est donc important de poursuivre les efforts sur l’ensemble du territoire national.
Au-delà des pouvoirs publics, nous sommes tous concernés en tant que l’on soit conducteur ou piéton. Lorsqu’on vieillit, le champs visuel, l’audition ou l’attention peuvent diminuer. Il est important que la personne prenne conscience des risques dans ses habitudes au quotidien. La sensibilisation par l’intermédiaire d’actions comme celle présentée aujourd’hui est essentielle et entre pleinement dans le champs d’une politique de prévention.
Retenons globalement que les piétons et les cyclistes sont particulièrement vulnérables quel que soit l’âge.